Lecture et compréhension

DES AUTOMATISMES ET DES STRATÉGIES A CONSTRUIRE

Les stratégies ou formes de raisonnement  : AVANT – PENDANT – APRÈS LA LECTURE

Les Stratégies de prélecture

Préparer la lecture – Adopter/susciter une attitude de lecteur actif

    • Identifier/fixer des objectifs de lecture
    • Se poser des questions sur ce qu’on va lire, ce qu’on cherche à savoir, ce à quoi on pense que le texte va pouvoir
      répondre
    • Exploration préalable des différentes parties du texte pour en connaitre la structure
  •  
  • Stratégies postérieures à la lecture

    • Restructurer, organiser les informations dans une structure cohérente (un schéma) et Consolider la compréhension ; essentielles à l’acquisition de connaissances nouvelles.

      • Activités de synthèse : extraction des idées principales, résumé, schématisation
      • Activités d’évaluation, de comparaison qui permettent d’adopter une attitude critique face à ses lectures
      « Qu’ai-je appris que je ne savais pas ? » « Ai-je atteint l’objectif fixé ? » « Les textes parlent-ils de la même
      chose ? sont-ils complémentaires ; contradictoires ? »
    •  

Stratégies pendant la lecture

Construire la cohérence du texte – modèle de situation

Stratégies d’interprétation des mots, des phrases et des idées du texte

  • Relire, paraphraser
  • Annoter, prendre des notes
  • Auto-expliquer à haute voix
  • Visualiser et imaginer
  • Découper le texte ou les phrases complexes pour en comprendre la structure
  • Comprendre les mots difficiles ou inconnus
  • Faire des inférences
  • Utiliser la connaissance de la structure des textes
  • (Se) Poser des questions (Qui ? quoi ? quand ? où ? pourquoi ? Comment ? …)

En conclusion :

Comprendre est une coordination constante d’automatismes de compréhension et de traitement délibérés de stratégies métacognitives. (la métacognition consiste à avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux, c’est-à-dire  penser sur ses propres pensées). Ce sont des stratégies préparatoires ou postérieures à la lecture.

Toutes les stratégies de lecture sont susceptibles d’automatisation (elles sont stratégies parce qu’on peut y
avoir recours consciemment c’est à dire de manière délibérée) quand on détecte un problème.
Pendant une lecture les inférences sont nombreuses, il faut donc  suivre les références de causalité, de temporalité,  de comprendre les mots inconnus et de sélectionner le sens d’un mot polysémique.
suivre l’évolution des situations. Il faut mettre à jour des modèles de situation … se faire le film de l’histoire….). Le sens ne découle donc pas systématiquement du décodage, ni même d’une lecture fluide, il demande également des connaissances fondamentales langagières et culturelles.

LES DIFFICULTÉS

Les faibles « compreneurs » rencontrent des difficultés qui sont de plusieurs aspects car  elles peuvent être spécifiques ou cumulées.
Elles relèvent des Automatismes:
• développement des connaissances, du langage (vocabulaire, syntaxe …)
• stratégies « pendant la lecture »
• lecture fluide
Elles relèvent des Stratégies :
• Ils prennent moins facilement conscience des points soulevant un problème (difficulté à auto-évaluer)
• Ils échouent à utiliser une stratégie adaptée pour y remédier, ils ne les connaissent pas ou mal
• Ils sont moins susceptibles d’effectuer spontanément les inférences requises
• Ils font des inférences à moins bon escient
• Ils ont plus de difficultés à « mettre à jour » leur interprétations

PRINCIPES DE L’ENSEIGNEMENT DIRECT

Étayage et supervision de l’enseignant

  • Fixe les objectifs
  • Découpe l’activité en unités maîtrisables (centre l’attention sur les éléments structurants)
  • Modèle en explicitant et en montrant les procédures et les raisonnements à utiliser. L’enseignant explicite les apprentissages visés (pourquoi), les tâches, les procédures et les stratégies (comment).

    Pratique guidée
    • Maître engage les élèves à la réalisation d’exercices
    • Interaction nécessaire avec les élèves pour les guider vers la maîtrise de la notion/stratégie (discussion et débat,
    travaux collaboratifs). Temps (intensité) de pratique guidée particulièrement favorable aux élèves en difficulté

     Pratique individuelle, entraînement ; transfert de la gestion de l’activité du maitre à l’élève
    • Favoriser l’autonomie

    Intégrer le rôle de l’oral : montrer et s’approprier
    rendre perceptible les processus cognitifs non perceptibles

    Feed back et révision
    • Discuter régulièrement avec les élèves
    • Prévenir les emplois inadaptés des notions /stratégies apprises

STRATÉGIE DU CINÉASTE : COMPRENDRE LE DÉROULEMENT D’UNE HISTOIRE

Modelage

Lire le texte à haute voix; les élèves suivent. Demander de repérer la situation de départ, l’élément déclencheur, la partie principale, le dénouement en faisant référence aux vignettes de la fiche élèves.

Rappeler si nécessaire que :

  – La situation de départ donne des informations sur le lieu, le moment et les personnages
  – L’élément déclencheur est un événement qui pose un problème aux personnages et va entraîner une réaction
  – La partie principale décrit ce que font les personnages pour trouver une solution au problème
  – Le dénouement indique comment le problème est finalement résolu.

• Engager ensuite une discussion et demander aux élèves de justifier leur
segmentation.
• En synthèse, donner l’exemple de son propre raisonnement

2- Pratique guidée)
• appropriation de la stratégie (discussion et débat –
verbalisation, discussion et argumentation)
• Dispositifs collaboratifs

Les attendus et invariants en Lecture et Compréhension au cycle 3

Au CM2

Comprendre un texte littéraire et se l’approprier
Ce que sait faire l’élève
· Il restitue l’essentiel d’un texte qui contient des informations explicites et des informations implicites.
· Il reconnaît et nomme les principaux genres littéraires à l’aide de critères explicites donnés par le professeur.
· Il met en relation le texte lu avec un autre texte ou une autre référence culturelle.
· Il lit des livres qu’il a choisis.

Exemples de réussite
o Il s’appuie sur des indices tels que les connecteurs logiques, les substituts (ex : reprises pronominales), les marques morphosyntaxiques (ex : choix des temps verbaux, marques du genre et du nombre…) pour argumenter sa compréhension du texte.

o Il déduit et élabore des inférences pour comprendre un texte.
o Il repère dans l’œuvre les personnages, leurs relations, leurs motivations et leurs projets. Il en discute avec ses pairs (il argumente).
o Il comprend la chronologie du récit, repère les sauts dans le temps, ainsi que la conséquence.
o Il trouve les idées essentielles d’un texte et propose des titres de paragraphes.
o Il exprime des émotions, un point de vue subjectif à l’action, à l’écriture.
o Il prend appui sur ses connaissances, lectures antérieures pour argumenter et justifier ses choix.
o Il partage son plaisir de lecteur en parlant d’un livre qu’il a particulièrement apprécié ou en restituant des extraits de textes qu’il a mémorisés.


Comprendre des textes, des documents et des images et les interpréter
Contrôler sa compréhension et devenir un lecteur autonome

Ce que sait faire l’élève
· Il reconnaît et nomme les caractéristiques des différents éléments d’un document composite.
· À partir de questions posées, il prélève des informations (en faisant des inférences si
nécessaire) qu’il combine pour donner un sens global au document composite

Exemples de réussite
o Il apporte par une réponse rédigée des éléments de réponse à une question induisant des recoupements, des déductions, des inférences.
o Il complète un texte en prélevant des informations dans des illustrations ou représentations diverses.
o Il donne des mots-clés pertinents.
o Il fait des références explicites à des textes, des auteurs, en relation avec d’autres domaines disciplinaires.
o En histoire, géographie ou sciences, il met en relation des informations données par un texte avec des informations données par un tableau, une image…

Au CM1

Comprendre un texte littéraire et se l’approprier
Ce que sait faire l’élève
· Dans un texte, il repère les informations explicites et pointe les informations qui ne sont pas
données.
· Il distingue, par la mise en page, un extrait de théâtre, un poème et un texte narratif.
· Il met en relation le texte lu avec un autre texte étudié en classe.

Exemples de réussite
o Il répond à des questions en justifiant les réponses par une phrase du texte lorsque le texte le permet.
o Il identifie le narrateur, les personnages (dont le personnage principal).
o Il choisit un titre qui résume l’histoire.
o En se référant à des outils (cahier de littérature, manuels…), il identifie un genre littéraire grâce à des caractéristiques marquantes (« Il était une fois » pour un conte ; des rimes pour un poème…).
o Il argumente sur la base de connaissances et/ou de lectures antérieures.
o Il formule des hypothèses d’interprétation en comparant avec des histoires connues.

Comprendre des textes, des documents et des images et les interpréter
Contrôler sa compréhension et devenir un lecteur autonome
Ce que sait faire l’élève
· Il donne la nature et la source d’un document.
· Il identifie les différents genres représentés et repère leurs caractéristiques majeures.
· Il trouve dans des documents simples les réponses à des questions.
· Il découvre des documents composites et y repère des informations grâce à un
questionnement.
Exemples de réussite
o Il identifie la nature et la source d’un document proposé en géographie.
o Il utilise le sommaire d’un ouvrage pour chercher des réponses à une recherche.
o Il identifie différents genres de documents (texte, image, tableau, graphique, dessin,
photographie) et en donne les caractéristiques.


Apports didactiques : Capsules Vidéos

La littératie, une vision élargie du savoir lire-écrire

OLIVIER DEZUTTER, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke et codirecteur du Collectif CLÉ

 


Conférence : Jean-François ROUET les 16 et 17 mars 2016, à l’ENS de Lyon.
La lecture documentaire et la recherche d’informations

Des outils pour enseigner la compréhension.

 

C’est un cahier d’exercice qui propose 11 stratégies de compréhension isolées.

Chaque stratégie faisant l’objet d’une séquence d’apprentissage explicite telle que décrite plus haut.

 

Plus d’informations sur le site de Hatier : https://www.editions-hatier.fr/article/enseigner-lecole-pratiques-cycle-3-11-strategies-pour-apprendre-comprendre

 


Les stratégies de compréhension sont définies et modélisées par les élèves dans une approche socio-constructiviste plus qu’explicite. Mais le livre s’attache à expliciter les conditions de réussite en compréhension et propose une pratique guidée qui précède la pratique autonome. De plus, les stratégies enseignées sont intégrée dans une tâche plus large.

Il est intéressant de noter que la démarche présentée concerne aussi le cycle 1, avec Narramus et le cycle 2, avec Lectorino et Lectorinette, ce qui, dans une politique de construction en équipe d’une démarche d’apprentissage de la compréhension, n’est pas à négliger.

Plus d’informations sur le site de Retz : https://www.editions-retz.com/pedagogie/maitrise-de-la-langue/lector-et-lectrix-cycle-3-segpa-cd-romtelechargement-9782725638263.html

 


Il s’agit d’un outil développé par la mission académique d’Orléans-Tours, il est donc gratuit ! Il se décline pour tous les niveaux de classe.

Attention, il ne propose pas de pratique guidée. Hormis cela, la démarche est conforme aux prescriptions données plus haut par la conférence de consensus “Lire, écrire, comprendre et apprendre”

Tout est téléchargeable gratuitement ici : https://pedagogie.ac-orleans-tours.fr/enseignement_et_pedagogie_par_departement/enseignements_et_pedagogie_36/ressources_chateauroux/je_lis_je_comprends/comprehension_cycle_3/


Réseau des Observatoires Locaux de la Lecture (ROLL). On travaille à partir d’œuvres originales (des albums, des fables, une bande-dessinée…) et que pour chacune de ces œuvres un ensemble d’activités est proposé, chacune permettant de travailler de manière plus ou moins explicite, une stratégie de compréhension particulière. Ce qui est séduisant, également, c’est l’intérêt porté à l’oral : des Ateliers de Compréhension de Texte systématiques permettant d’apprendre à la fois à comprendre et à s’exprimer en groupe de langage. Quatre œuvres sont éditées, chacune accompagnée de son fichier (je vous laisse faire le calcul).

Plus d’informations sur cet outil nouveau, avec des exemple de mise en œuvre en vidéo, sont disponibles ici : https://robinsons-lecture.nathan.fr/ 

Sites proposés lors de la visio conférence du 14/12/2021

  1. Site Fondamentaux : https://pedago-iencasud.etab.ac-lille.fr/lecture-et-comprehension/
  2. Site Goigoux : https://www.cahiers-pedagogiques.com/lecture-un-engouement-pour-la-fluence-episode-1/
  3. Attendus de fin de cycle : https://eduscol.education.fr/137/attendus-de-fin-d-annee-et-reperes-annuels-de-progression-du-cp-la-3e
  4. Evals 6ème : https://eduscol.education.fr/test_accompagnement_francais_niveau_sixieme/
  5. Supports PIRLS : https://events.uliege.be/pirls-fwb/textes/
  6. L’oiseau de liberté : https://www.aequitaz.org/wp-content/uploads/2018/07/poesie-oiseau-de-liberte-az2.pdf

Guide Comprehension CMLA COMPRÉHENSION AU COURS MOYEN (Récapitulatif)

Comprendre est le fait d’accéder au sens en plus de déchiffrer. Se représenter
clairement ce qui est écrit ou entendu afin de communiquer, raisonner, agir. Cette activité doit aussi susciter le plaisir de lire.

I) Que signifie comprendre ?

Baisse des performances depuis 2001 (enquête Pirls), davantage pour les textes documentaires et l’interprétation du contenu. Le temps consacré est insuffisant. Comprendre est élaborer une représentation cohérente et unifiée de la situation décrite (le modèle de situation). Cela se fait de façon progressive au fur et à mesure de la lecture du texte. Conjugaison des idées énoncées et de l’interprétation du lecteur issue de ses connaissances.
Deux niveaux :
1 : cohérence locale : relations entre les énoncés (déterminants, pronoms, substituts, connecteurs, ponctuation.)
2: cohérence globale : thèmes et sous-thèmes, organisation, relation aux connaissances du lecteur. Les habiletés et connaissances fondamentales sont à développer aux cycles 1 et 2, c’est un socle pour la construction des habiletés propres au traitement de texte au cycle 3.

HABILETÉS ET CONNAISSANCES FONDAMENTALES

  • décodage et identification des mots ( 2 procédures : phonologique et orthographique)
  • connaissances langagières (vocabulaire, syntaxe et morphologie, structuration du texte écrit grâce aux titres, sous-titres, paragraphes, ponctuation). La grammaire, le vocabulaire sont réinvestis en production et compréhension.
  • connaissances culturelles et efficience cognitive

HABILETÉS PROPRES AU TRAITEMENT DE TEXTE

  • inférences fondées sur le texte ou de connaissances.
  • auto-évaluation (vigilance) et régulation pour surmonter la difficulté décelée(retour sur la lecture, recours au dictionnaire).

L’enseignement de la compréhension doit permettre d’apprendre à comprendre et utiliser des textes de plus en plus divers et complexes, passer de la compréhension du texte par lui-même à la compréhension du texte au service d’apprentissages dans les disciplines.

II) Écouter pour comprendre un message

Situations de compréhension de l’oral

  • Langage en situation (interaction)
  • Langage décontextualisé (ne se rattachant pas au vécu immédiat de l’élève)
  • Oralisation de textes.

Mécanismes en œuvre dans la compréhension de l’oral

  • L’expression orale
  • L’adaptation à la fugacité du discours oral (son caractère éphémère).
  • La mobilisation constante de connaissances (linguistiques et encyclopédiques).

Comment enseigner la compréhension de l’oral ?
Développer les compétences particulières en veillant au choix des supports, en ciblant leur objectif (l’enfant doit savoir pourquoi il écoute), en réitérant cette écoute, en élaborant une progressivité.
La mémorisation est très importante. Pour raconter, reformuler, résumer.
Privilégier les questions ouvertes : qui ? Quoi ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Ou faire le lien avec son expérience personnelle, d’autres lectures, imaginer une suite.

Il faut privilégier :

  • un enseignement explicite (expliquer avant, pendant et après la séance)
  • un enseignement systématique inscrit dans l’emploi du temps (temps longs, courts ou en autonomie)
  • un enseignement progressif et structuré (objectifs répartis sur différents
    niveaux)
  • le travail en groupes
  • un enseignement différencié en adaptant les supports selon les réussites.

COMPRENDRE DES ÉNONCÉS ORAUX DOIT ÊTRE UN ENSEIGNEMENT SPÉCIFIQUE QUI DOIT CONTINUER EN 6EME

III) Lire pour comprendre un texte

Traitement du texte par l ‘élève repose sur la compréhension de sa cohérence globale et locale

+ la capacité à réaliser des inférences fondées sur le texte

+ la mobilisation de connaissances sur la structure de l’écrit

+ les stratégies d’auto-évaluation et de régulation

= performance de compréhension

Fluidité de lecture en contexte

Fluidité = c’est la capacité à lire un texte à haute voix, au rythme de la parole, avec une
prosodie adaptée (lecture rapide expressive)
Il faut développer et perfectionner la fluidité de lecture afin d’augmenter la capacité de compréhension des textes

Connaissance des structures textuelles

  •  Structure narrative réelle ou imaginaire : connaissance des relations entre les personnages,des émotions, du but des personnages, de leurs actions
  • Texte documentaire son but est d’informer

Organisation logique des idées mais pas de structure unique car différentes modalités sont combinées comme la description,l’énumération, la comparaison … Connaissance de ces modalités = compréhension et rédaction de paragraphe chez les élèves
Lecture des textes documentaires rare à l’école primaire en France : mauvais résultats aux enquêtes PIRL’S (plus de mots abstraits et complexes, complexité syntaxique, inférences plus abstraites).

Stratégies et automatismes

Le lecteur compétent lit de manière fluide (car automatismes de lecture et compréhension) et stratégique (car auto-évaluation de sa compréhension et résolution des difficultés rencontrées par une activité réfléchie). La stratégie est un mode de raisonnement mis en œuvre lorsque les automatismes sont défaillants ou quand le lecteur doit répondre aux objectifs fixés . Il y a 3 types de stratégie :

  1. stratégies de prélecture (objectifs ? hypothèses ? points de repère ?)
  2. stratégies de construction des modèles (inférences, paraphrases, questionnement…)
  3. stratégies de compréhension appliquée (synthèse, qu’ai-je appris?)

Les faibles lecteurs ont des difficultés dans tous les aspects de la lecture stratégique. Une étude anglaise recommande l’enseignement des stratégies par le modelage (voir chapitre 5) .
Développer les stratégies de construction des modèles de situation pendant la lecture pour améliorer les capacités de compréhension.

Lecture régulière de textes variés permet de :

  • renforcer les apprentissages explicites en permettant leur automatisation
  • provoquer des apprentissages implicites
  • favoriser l’apprentissage de la compréhension écrite :
    – par l’entraînement dans toutes les disciplines (l’élève doit faire appel à ses
    connaissances préalables)
    par l’oralisation des procédures de compréhension : recourir à l’oral lors de séance
    de compréhension est très important avec les faibles lecteurs ( expliquer sa
    démarche, justifier et argumenter…)

IV) Acquérir des stratégies de lecture au service des apprentissages

– Lecture stratégique ?

A 8/10 ans , la lecture est peu stratégique. C’est une lecture fonctionnelle au service des apprentissages.
La diversité des supports rencontrés en école élémentaire se font autour du français de l’histoire/géographie des sciences mais aussi des énoncés de problèmes, de notice, de  règles, et de consignes…
Acquisition des stratégies de lecture de ces textes divers nécessaire

Importance du contexte et des tâches
Il exsite 3 types de tâches :

  1. lire pour localiser une information :balayage visuel (lecture diagonale)
  2. lire pour comprendre tout ou une partie du texte : balayage visuel+ raisonnement + productions d’inférences sur le texte et de connaissances
  3. lire pour réfléchir à partir du texte : raisonnement qui va amener à une posture critique vis -à-vis du texte (qu’a voulu montrer l’auteur, est-il convaincant ?…)

Le contexte est très important ( temps imparti ? Collaboration avec les camarades, travail à la maison ? A l’école ? Lecture plaisir ? Préparation d’une évaluation ?) qui détermine les stratégie de lecture engagées par l’élève.

Textes multiples et documents composites.

Les difficultés de compréhension sont souvent liées à la compréhension de questions et à la mise en relation avec le texte.
Encore plus difficile lorsqu’il s’agit de mettre en relation plusieurs textes documentaires ou un texte et un graphique ou une photo…
Lecture « multidocumentaire » doit être travaillée au CM car incontournable au collège (lecture stratégique qui demande la mobilisation de nombreuses compétences)

La lecture sur écran :

Les points positifs : liens hypertextes pour lecteurs expérimentés, illustrations animées, logiciels d’entraînement à la lecture, texte adapté aux dyslexiques…
Les points négatifs : textes lus de façon superficielle car demandant trop d’efforts, liens hypertextes qui détournent l’attention (« noyade » dans l’information), inégalité devant le numérique.

Compétences à travailler pour une lecture efficace
Pour mener à bien une activité de lecture de façon autonome, l’élève doit effectuer 5 types d’opérations :

  1. interpréter les tâches à effectuer pour répondre à la question posée
    analyse des questions – explicitation de la démarche- discussion autour des réponses-justification
  2. rechercher et localiser le texte ou le passage pertinent
    – travail sur le balayage des textes et/ou des documents ; prise d’indices de mots-clés…
    – prendre en compte les organisateurs du texte et leur rôle dans la lecture stratégique
                 = organisateurs textuels et typographiques (gras, italique, phrases, paragraphes)
                 = organisateurs paratextuels (titre, en tête, puces…)
                 = représentations de contenu (sommaire, tables des matières, index…)
  3. s’évaluer, réfléchir sur le texte, à partir du texte
    Depuis quelques années, comprendre est aussi défini comme la capacité à valider le contenu du texte comme un représentation crédible, acceptable ou au contraire fallacieuse, douteuse (ex : Le savon est comestible. La Tour Eiffel se trouve dans le 15ème arrondissement). Difficile en cours moyen, s’entraîner au moyen d’explications
    courtes, d’illustrations et de pratique guidée.
  4. mettre en relation plusieurs textes ou documents
    Apprentissage des relations de complémentarité entre deux textes ou documents
    (ex : une carte du relief et un texte sur les Pyrénées) compétence à maîtriser : lire une carte de géo, trouver les unités sur un diagramme, un graphique, mettre en relation une légende et une image…
  5. produire,communiquer à partir de la lecture de texte réponse écrite, prise de note, QCM (à distinguer de la production libre pour donner son avis).

Rôle de l’autorégulation dans la lecture fonctionnelle

La lecture stratégique comporte une composante métacognitive qui prend 2 formes :

  • connaissance des mécanismes et stratégies de lecture
  • capacité à planifier l’activité, à s’auto-évaluer (pendant le processus et après pour en connaître le résultat)

V) Comment enseigner la compréhension ?

La compréhension porte sur plusieurs supports oraux ou écrits et doit être explicite
stratégique et active. Pour cela il est intéressant :

  • de proposer des contextes motivants ;
  • d’enseigner des structures de texte ;
  • d’ enseigner les stratégies multiples de compréhension ;
  • d’encourager les élèves à discuter de ce qu’ils ont compris du texte ;
  • de développer et mobiliser leurs connaissances : vocabulaire, morphosyntaxe, culture ;
  • d’observer, évaluer ;
  • de différencier l’enseignement ;
  • d’intégrer l’écriture à la lecture.

Trois familles d’activités indissociables

  • Des activités modulaires : phrases ou supports variés courts avec des séances fortement guidées afin de travailler le vocabulaire, la fluence, la syntaxe , la mise en place de stratégies afin de surmonter les difficultés et transférer
    cette méthodologie lors d’activités similaires.
  • Des activités intégratives : il s’agit d’un réinvestissement de ce qui a été fait
  • lors des activités modulaires. Il s’agit d’une tâche complexe qui se fait accompagné par le professeur qui :
    • prend en charge une partie de l’activité pour que les élèves puissent se concentrer uniquement sur les tâches qui répondent à l’objectif de séance .
    • explicite et fait expliciter les stratégies sollicitées au fur et à mesure que les échanges progressent.  engage systématiquement les élèves à réutiliser les stratégies apprises lors des activités. favorise la mémorisation de ce qui a été lu.
  • Des activités à visée culturelle : elles visent des connaissances multiples qui éveillent et nourrissent la curiosité comme l’imaginaire des élèves.
  • Textes longs, albums ou romans il s’agit d’une tâche complexe en autonomie.

Les différentes approches à privilégier pour enseigner la compréhension

L’enseignement explicite repose sur un ensemble de principes dont les plus importants sont les suivants :

  • l’objectif de l’activité doit être défini et expliqué ;
  • les élèves doivent être actifs dans des situations d’apprentissage ;
  • l’engagement des élèves est soutenu par le professeur qui guide l’activité
  • il s’oppose à un enseignement fondé sur la découverte du sens par les élèves, sans aide.

On peut distinguer l’instruction directe lors de laquelle le professeur guide l’élève par différents étayages , et l’approche par résolution guidée qui est rigoureusement structurée avec une ouverture de l’espace de réflexion. Ces deux approches sont complémentaires et utilisées en fonction de l’objectif.

Conseils pour la mise en oeuvre d’une séance de compréhension

Un travail en amont en plusieurs étapes :

  • définition claire de l’objectif ;
    • Analyse du support choisi : en fonction de la progression de la classe et de l’objectif ;
    • le choix des aides et des outils : pour l’appropriation du lexique, la mobilisation des
      procédures ;
    • anticipation du questionnement sur le sens général du texte, sur les personnages et leurs intentions, les connaissances antérieures … Il nécessaire de prendre en compte les élèves et leurs capacités.

Comprendre une oeuvre intégrale au cours moyen

L’accompagnement du professeur est essentiel , il aide l’élève à :

  • distinguer l’essentiel de l’accessoire
  • garder en mémoire les personnages et leurs relations
  • suivre le déroulement chronologique
  • garder en mémoire le contexte géographique
  • Mettre en lien des éléments du récit

Il est important de veiller à prendre en compte l’hétérogénéité de la classe et de mettre en place des temps en classe entière, des lectures autonomes ou lectures oralisées.

Déroulement de la séance en classe

  • Au départ : expliciter l’attente/ porter l’attention des élèves. Le professeur prend en charge une partie des difficultés pour centrer l’attention sur ce qui constitue son objectif d’apprentissage.
  • En cours : Les échanges jouent un rôle important avec une explicitation constante tout au long de la séance (impression, compréhension , recherche, questionnement, explicitation, résumé)
  • A La fin : rappel des stratégies découvertes et expérimentées puis les procédures sont régulièrement répétées ( mémoire didactique).

Les écrits

L’écriture est rarement associée à la compréhension, pourtant elle accompagne la lecture en permettant aux élèves de manifester leur compréhension, de formuler leurs réactions et de garder une trace écrite de leur activité de lecteur.
Les écrits peuvent être effectuer avant, au cours ou en fin de la lecture en fonction
de notre objectif.

Les schématisations, sous la forme de cartes, schémas, diagrammes, visibiléos, figures de l’histoire, apportent une aide notable à la compréhension des textes. Elles aident à la mémorisation des informations essentielles en permettant aux élèves de s’éloigner de la linéarité du texte écrit pour replacer les informations selon une organisation spatiale.
Les élèves peuvent :

  • résumer un passage ou écrire un texte présenté à la manière de …
  • imaginer une mise en scène du récit , imaginer un autre personnage intervenant dans l’histoire
  • noter dans le carnet de lecteur leurs impressions, mettre en relation le texte lu avec les lectures antérieures, leurs expériences
  • recopier des passages ou expressions.